Dépistages hépatites
Pourquoi et comment se faire dépister de l’hépatite B ou C ?
Le dépistage de l’hépatite B ou C est un geste simple, mais encore trop souvent négligé. Ces infections, parfois invisibles pendant des années, peuvent pourtant entraîner de graves complications si elles ne sont pas détectées à temps. Dans cet article, nous faisons le point sur ce qu’il faut savoir pour comprendre, anticiper et agir.
Comprendre les hépatites virales : une menace silencieuse pour le foie
Qu’est-ce que l’hépatite B ?
L’hépatite B est une infection du foie causée par un virus à ADN appelé VHB. La plupart du temps, l’organisme l’élimine en quelques mois, mais dans 2 à 10 % des cas, elle devient chronique.
Cette forme chronique peut provoquer, à long terme, des lésions graves du foie : fibrose, cirrhose ou cancer.
Il existe un vaccin très efficace qui protège durablement contre l’hépatite B.
Qu’est-ce que l’hépatite C ?
L’hépatite C est due à un virus à ARN, le VHC. Dans 30 % des cas, l’infection disparaît spontanément. Mais pour 7 personnes sur 10, elle devient chronique, avec les mêmes risques d’évolution que pour l’hépatite B.
Contrairement au VHB, aucun vaccin n’existe pour prévenir cette infection. En revanche, il existe aujourd’hui des traitements antiviraux très efficaces, permettant de guérir dans 99 % des cas.
Quels sont les risques si elles ne sont pas détectées ?
Les hépatites virales peuvent évoluer sans aucun symptôme pendant des années. Cette discrétion retarde souvent le diagnostic et favorise la progression vers des dommages irréversibles au foie.
Sans dépistage, il est aussi impossible de mettre en place les mesures nécessaires pour éviter de transmettre le virus à son entourage.
Comment se transmettent les hépatites B et C ?
Les principales voies de transmission du VHB
Le virus de l’hépatite B se trouve dans plusieurs liquides biologiques : sang, sperme, sécrétions vaginales. Il peut se transmettre :
- Par voie sexuelle lors de rapports non protégés.
- Par contact avec du sang contaminé : transfusion (avant les contrôles systématiques), partage de seringues, matériel de tatouage ou piercing non stérilisé.
- De la mère à l’enfant pendant la grossesse ou l’accouchement.
Le virus est très contagieux : il peut survivre plusieurs jours hors du corps, même dans des traces de sang invisibles.
Les modes de contamination du VHC
Le virus de l’hépatite C circule principalement par le sang. Les principales situations à risque sont :
- Partage de matériel d’injection ou de sniff pour la consommation de drogues.
- Utilisation de matériel souillé pour un tatouage, piercing ou soins esthétiques.
- Partage d’objets de toilette coupants (rasoir, coupe-ongles) avec une personne infectée.
- Accident d’exposition au sang chez les soignants.
- Transfusions sanguines avant 1992.
La transmission sexuelle est rare, sauf en cas de lésions génitales ou de rapports à risque élevé.
Pourquoi se faire dépister de l’hépatite ?
L’importance du dépistage avant l’apparition des symptômes
Les hépatites B et C peuvent rester silencieuses pendant des années, tout en provoquant des lésions progressives du foie. Tant qu’aucun signe visible n’apparaît, comme une fatigue intense, une jaunisse ou des douleurs abdominales, la maladie peut évoluer vers des formes graves.
Un dépistage précoce permet de détecter l’infection à un stade où il est encore possible de limiter ou stopper les dégâts, de commencer un traitement adapté et de réduire le risque de transmission.
Préserver sa santé et celle des autres
Se faire dépister, c’est aussi protéger ses proches. Un résultat positif permet d’adopter immédiatement les bons gestes pour éviter la contamination, d’informer les personnes exposées pour qu’elles soient testées voire vaccinées contre l’hépatite B, et de bénéficier d’un suivi médical régulier.
Pour l’hépatite C, les traitements actuels permettent d’éliminer le virus dans 99 % des cas. Pour l’hépatite B, un suivi adapté peut empêcher l’évolution vers des complications irréversibles comme la cirrhose ou le cancer du foie.
Qui doit se faire dépister ?
Les publics à risque pour l’hépatite B
Le dépistage de l’hépatite B est recommandé pour toute personne non vaccinée et présentant au moins l’un des critères suivants :
- Utilisation de drogues par injection ou par voie nasale
- Rapports sexuels non protégés avec plusieurs partenaires
- Relations avec un partenaire ayant une infection sexuellement transmissible (IST) ou un travailleur du sexe
- Hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et changement de partenaire dans l’année
- Contact avec une personne atteinte de l’hépatite B (enquête autour d’un cas)
- Origine ou séjour prolongé en Asie du Sud-Est ou en Afrique
- Réalisation de tatouages ou piercings dans des conditions sanitaires incertaines
- Antécédent de séjour en prison
Les profils concernés par le dépistage du VHC
Pour l’hépatite C, le dépistage est conseillé pour :
- Utilisateurs de drogues par injection ou par voie nasale
- Personnes ayant eu une transfusion sanguine avant 1992
- Personnes ayant subi un tatouage ou piercing avec du matériel non stérile
- Professionnels ou particuliers exposés au sang (accident, partage d’objets coupants ou de toilette)
- Hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, surtout en cas de lésions ou de rapports pendant les règles
- Personnes originaires ou ayant séjourné longuement en Asie du Sud-Est ou en Afrique
- Personnes ayant déjà eu une autre IST
- Personnes incarcérées ou ayant séjourné en prison
Comment se déroule le test de dépistage ?
Dépistage de l’hépatite B : modalités et interprétation
Le dépistage de l’hépatite B se fait par une simple prise de sang, généralement réalisée en laboratoire d’analyses médicales ou dans un CeGIDD (Centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic).
L’examen recherche plusieurs marqueurs dans le sang, notamment l’antigène HBs (AgHBs), qui indique la présence du virus, ainsi que les anticorps anti-HBs et anti-HBc, révélant une infection passée ou une immunité. L’interprétation doit être faite par un professionnel de santé, car la combinaison de ces marqueurs permet de savoir si la personne est protégée, infectée, ou si elle nécessite une vaccination ou un suivi.
Dépistage de l’hépatite C : étapes et résultats
Le dépistage de l’hépatite C comme suit :
- Recherche des anticorps anti-VHC dans le sang, pour savoir si la personne a été en contact avec le virus.
- En cas de test positif, réalisation d’une prise de sang ARN-VHC (charge virale) afin de confirmer si le virus est encore présent dans l’organisme.
- Si la charge virale est détectable, le médecin propose un bilan complémentaire pour évaluer l’état du foie et déterminer le traitement le plus adapté.
- En cas d’absence d’ARN viral, cela signifie généralement que l’infection est ancienne et guérie spontanément, mais un suivi peut être conseillé.
Traitement et prévention : que faire en cas de résultat positif ?
Que faire après un diagnostic d’hépatite B ?
Un diagnostic positif à l’hépatite B ne signifie pas toujours une infection chronique. Dans certains cas, l’organisme élimine le virus spontanément en quelques mois. Le médecin réalise alors des examens complémentaires pour déterminer l’évolution de l’infection. Si elle devient chronique, un suivi médical régulier est essentiel afin de surveiller l’état du foie et prévenir les complications comme la cirrhose ou le cancer hépatique. Des traitements antiviraux peuvent être prescrits pour réduire la multiplication du virus et limiter les dommages au foie.
En parallèle, il est important d’adopter des mesures préventives : éviter l’alcool, maintenir une alimentation équilibrée, informer ses partenaires et veiller à ce que l’entourage soit vacciné contre l’hépatite B.
Que faire après un diagnostic d’hépatite C ?
Contrairement à l’hépatite B, il n’existe pas de vaccin contre l’hépatite C, mais les traitements actuels permettent une guérison dans plus de 95 % des cas. En cas de résultat positif, le médecin prescrit généralement un traitement antiviral à action directe (AAD) pendant 8 à 12 semaines. Ce traitement est bien toléré et hautement efficace.
Une fois guéri, il n’est pas possible de redevenir porteur du même virus, mais il est possible d’être infecté à nouveau en cas d’exposition. C’est pourquoi il est essentiel de réduire les risques de contamination et d’adopter des comportements protecteurs, notamment lors d’actes médicaux ou esthétiques invasifs et dans le cadre de la vie intime.
Où se faire dépister de l’hépatite en France ?
CeGIDD, laboratoires, structures associatives : les options possibles
En France, plusieurs structures permettent de réaliser un dépistage de l’hépatite B ou C :
- Les CeGIDD (Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic) : accessibles sans rendez-vous dans de nombreuses villes, ils proposent des tests gratuits et anonymes.
- Les laboratoires d’analyses médicales : sur prescription médicale ou en accès direct, avec prise en charge par l’Assurance Maladie.
- Les hôpitaux et centres spécialisés : notamment les services d’hépato-gastroentérologie ou de maladies infectieuses.
- Les associations de santé : certaines, comme AIDES ou Médecins du Monde, organisent des campagnes de dépistage rapides, parfois itinérantes.
Dépistage gratuit et anonyme : c’est possible
Le dépistage peut être totalement gratuit et sans donner son nom dans plusieurs situations :
- Dans les CeGIDD, où l’anonymat est garanti.
- Lors des campagnes nationales ou locales de prévention.
- Via certaines associations de lutte contre les hépatites qui se déplacent sur le terrain pour proposer des tests rapides.
Conclusion : Agir tôt pour éviter les complications : faites le test !
Se faire dépister de l’hépatite B ou C, c’est bien plus qu’une précaution : c’est un moyen concret de protéger votre santé et d’éviter des complications graves. Un diagnostic précoce permet souvent de mettre en place un traitement efficace, de limiter la transmission et de préserver votre qualité de vie.
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💡 N’attendez pas l’apparition de symptômes : faites le point dès aujourd’hui.
